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Discours de Sa Majesté la Reine lors du dialogue virtuel « Why the UN Sustainable Development Goals matter more than ever »

20 avril 2021

(Discours prononcé en anglais)

Madame la Commissaire,
Mesdames et Messieurs,

Il y a près de 6 ans, la communauté internationale adoptait, à l’unanimité, une feuille de route pour un avenir plus durable. L’Agenda 2030 et les 17 objectifs de développement durable sont nés d’une vision commune : nous avions besoin d’une nouvelle définition du progrès. Continuer comme si de rien n’était plus une option. D’importants déséquilibres économiques, sociaux et écologiques nous entraînaient sur une pente dangereuse.

Les ODD relient entre elles une série de questions. Le changement climatique et la pauvreté, la biodiversité et le bien-être humain, la surexploitation des ressources naturelles et l’instabilité, la gouvernance et les inégalités, tout cela est connecté et a, de toute urgence, besoin de notre attention.

Ce nouveau programme des Nations Unies a été conçu pour s’appliquer de façon véritablement universelle. Dès le départ, il a mis en lumière l’interdépendance entre nord et sud, entre la prospérité des uns et la pauvreté des autres, entre les humains et la planète. Il a aussi encouragé les partenariats innovants, avec le secteur privé, le monde académique et la société civile pour compléter et de démultiplier l’impact des efforts des instances officielles.

Les ODD ont gagné en notoriété. Ils ont été adoptés par de nombreux acteurs : les institutions internationales, les gouvernements, le monde des affaires, les citoyens, les think-tanks, les organisations philanthropiques. Progressivement, leur crédibilité et s’est affirmée ; ils ont un reçu soutiens accru. Ils sont devenus une référence dans les rapports de durabilité, dans les documents d’orientation politique et dans les recherches académiques.

Mais, malheureusement, les actions concrètes pour leur mise en oeuvre sont demeurées inégales et parfois d’une lenteur déconcertante. Nous avons accumulé les retards dans la lutte contre le changement climatique. Les inégalités se sont creusées davantage. Les courbes de la faim sont reparties à la hausse. De toute évidence, le monde n’était pas sur la bonne voie. Le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres nous a mis tous en garde et l’ONU a lancé une Décennie d’action pour les ODD.

C’est alors qu’est intervenue la pandémie du COVID-19 Elle a causé des souffrances immenses. Des millions de vies se sont brutalement interrompues. Nombreux sont ceux qui subiront pendant des années les conséquences de traumatismes physiques et mentaux. Partout dans le monde, des gens ont perdu leur emploi et leurs revenus. Les écoles sont restées fermées pendant des mois. Les violences familiales ont atteint des niveaux sans précédent. Le COVID-19 a frappé de manière disproportionnée les plus vulnérables. Il a aussi jeté une lumière crue sur la façon dont les inégalités et l’injustice sociale se répandent même au sein des sociétés les plus prospères.

La pandémie nous a tous affectés, d’une façon ou d’une autre. Mais elle a aussi démontré de façon éclatante combien nous sommes tous reliés les uns aux autres. Comment sous sommes responsables les uns des autres. Comment les actions des uns ont un impact sur les autres. Comment l’inaction dans une partie du monde peut avoir des conséquences dramatiques à l’autre bout de la terre. Non seulement aujourd’hui, mais aussi pour l’avenir.

Maintenant que nous abordons la relance, nous pourrions être tentés de recréer le monde que nous connaissions, de reprendre notre mode de vie. Mais nous sommes mieux équipés aujourd’hui pour comprendre la nécessité de changer. De raisonner et d’agir différemment. De nous préparer à l’avenir. De faire davantage attention aux signaux d’alerte et d’y réagir promptement. D’avoir à l’esprit les conséquences à plus long terme de nos choix et de nos actions. De construire notre résilience en tant que sociétés interdépendantes et en tant qu’individus qui le sont aussi. De ne laisser personne pour compte. Et surtout, d’avancer sans faire davantage de dommages.

Les interconnexions, l’action tournée vers le futur et la résilience partagée sont au coeur des ODD. Alors que nous nous apprêtons à reconstruire mieux pour l’avenir, nous avons la chance de disposer de ce guide, prêt à l’emploi, pour une transition et une transformation cohérentes. Nous devrions utiliser au mieux le potentiel des ODD. D’évidence ils constituent un précieux mécanisme de comptabilisation et de suivi pour enregistrer et comparer les progrès accomplis. Ils sont aussi une boîte à outils réfléchie pour avancer sur tous les fronts. Mais, bien plus important, ils nous offrent une image raisonnée et cohérente de l’avenir que nous essayons de réaliser. Pour y arriver, il faut que toutes les parties prenantes s’approprient les ODD. Le Green Deal européen a clairement ouvert la voie à cet égard.

Madame la Commissaire,
Mesdames et Messieurs,

On l’a dit souvent, cette crise nous offre une occasion - qui ne se présente qu’une fois par génération – de repenser fondamentalement nos économies et nos sociétés. Heureusement, les bases jetées aux Nations Unies, il y a quelques années, s’avèrent aujourd’hui plus pertinentes que jamais. Elles sont à la disposition de tous ceux qui veulent, et qui doivent, oeuvrer à la transformation qui nous assurera un avenir durable. C’est une occasion que nous ne pouvons pas manquer.